Chemins de Vie
Pascale Ben
Olivier Philippson
Christophe Back
Jean-Pierre Buxo
Laurent Stéphan
Pascale Ben
Je suis née le 23 août 1947 à Neufchâteau dans les Vosges et j’y ai
fait mes études (bac philo). Ma vie professionnelle se déroule sur cinq
grandes périodes qui correspondent aux lieux où j’ai vécu :
Londres, Malérargues dans les Cévennes, Paris et Montpellier, puis le
Limousin.
Londres 1968-1973
Je rencontre le Roy Hart Theatre et entre dans cette compagnie
d’avant-garde, où j’ai la chance de travailler avec Roy Hart lui-même.
C’est une approche du théâtre à la manière élisabéthaine, c'est-à-dire
que l’on travaille le texte, le chant, la danse, la poésie et le
mouvement dynamique. Le groupe est comme une université permanente.
Ayant produit un barrissement inouï, je me retrouve propulsée dans un
spectacle où nous sommes 27 sur le plateau. Suivent d’autres
spectacles, en particulier « Mariage de Lux », joué à Paris sur l’invitation de Jean-Louis Barrault (Théâtre des Nations, 1972). « Ich bin » de Paul Pörtner, en allemand, où je joue le rôle de l’enfant.
Lire la critique de J.Jacques Gauthier du Figaro : « Le Théâtre des Nations crie et fait la bête. Souffler n’est pas jouer. » ainsi que la réponse de Catherine Backès-Clément dans Le Nouvel Observateur : « La voix, écho des origines ».
Malerargues 1974-1985
Un
terrible accident fait perdre la vie à Roy Hart ainsi que sa femme
Dorothy et une autre comédienne. Nous remontons
« L’Economiste » que nous venions de jouer en Suisse et en
Autriche, sous forme d’hommage et continuons sous une direction
collective.
Nombreux spectacles en France, en Espagne, en Hollande,
en Allemagne, Belgique, Pologne Autriche, Suisse (l’Economiste, La
tempête, Le chien de Dieu, Les Troyennes).
Des spectacles plus intimes, avec seulement cinq, trois ou 4 chanteuses : « Cabaret Célestina », « Jubilé », « L’anneau cassé ». J’ouvre un petit restaurant à Malérargues, pendant deux années : « Les Pensées de Pascale ».
Parallèlement aux spectacles, de nombreux stages ont lieu, tant pour
les professionnels (AFDAS), que pour les amateurs, dans les pays où
nous jouons. Il s’y ajoute, dans mon cas, une longue relation avec le
Danemark où j’ai formé les acteurs du théâtre national pour jeunes
enfants : « Det lille Teatret ». J’ai fait la mise en scène de « Festen », mythe eskimo de la Mère Aigle, en 1985.
Un important échange aussi avec l’Italie, à Turin pour la formation des
instituteurs sur 6 mois, et avec l’IRRSAE, (éducation nationale
italienne), en Piémont, avec le linguiste Brian Wenck (Clé
International : « J’apprends le français »).
Paris 1986-1992
Après
un court séjour sur Montpellier, je suis allée travailler à Paris, pour
notre centre d’enseignement régulier et j’ai aussi donné toute une
série de stages franco-allemands à Malérargues et en Allemagne, avec le
TPZ (Theater Pädagogisches Zentrum) basé à Lingen.
J’ai enseigné
régulièrement au CNDC (Centre National de Danse Contemporaine d’Angers)
ainsi qu’au CNAC (Centre National des Arts du Cirque) à Chalons en
Champagne.
Stages professionnels réguliers pour les artistes du monde du spectacle
(AFDAS), dans les villes de Lyon, Paris et Montpellier, ainsi qu’à
Malérargues.
Enseignement à Nanterre avec Julian Négulesco au Théâtre des
Amandiers : « A l’Ecole du Théâtre », où je donne les
classes de mouvement en trois langues : français, anglais et
allemand.
Je commence à cette période à enseigner à L’Académie internationale de Wallonie, dans les arts du spectacle.
Montpellier 1993-1998 (première phase)
La Compagnie Faux Magnifico, créée à Paris en 1991 avec le metteur en scène vénitien Toni Cafiero, après plusieurs stages professionnels, monte des spectacles, et joue dans tout le bassin méditerranéen. Je m’occupe de l’organisation, de la gestion et des relations avec les pouvoirs publics, recherche de financements : DRAC, Conseil Régional, Conseil Général, mais aussi des tournées. Je joue la vieille dame dans « Kvetch » de Steven Berkov. Vous trouvez des mises en scène de Faux Magnifico sur Dailymotion.
Montpellier 1999 à 2009 (deuxième phase)
Nouvelle phase d’étude avec l’accordéoniste Jean-Pierre Buxo,
chanson française des années 20 à 50, mais aussi Purcell, Saint-Saëns,
des chants irlandais. Tout ce programme est réuni sous le titre «
Sous un Pommier Doux ».
Créé aux Polyphonies de Lasalle en juin 2009, « Cadet Rousselle mange des pommes »
avec Pascale Ben et Jean-Pierre Buxo – spectacle musical jeune public –
a été repris en Limousin en novembre 2010 avec Olivier Philippson à
l’accordéon.
« Le temps que brûle… » – un solo de théâtre musical a capella, mis en scène par Michel Borotra – a été créé en 2006, et joué jusqu’en 2009.
« Cheval de Zinc », joué en juin 2008 à Hanovre (Das Kanapee), un spectacle avec Christophe Back(pianiste)
a été repris en Limousin en 2011.
Christophe Back a composé trois chants pour ma voix :
Côté
enseignement, je continue à travailler en Allemagne, avec la
Fachhochschule d’Osnabrück (l’Université, Standort Lingen) et
l’Université de Nîmes où je donne des cours de théâtre aux élèves de
Lettres Modernes.
Depuis ma rencontre avec Michel Borotra, en 1999,
nous avons donné de nombreux stages en binôme, soit en théâtre :
Malérargues, Montpellier (2000-2004) soit en voix et Méthode Matthias
Alexander, dont il est diplômé (stages professionnels AFDAS à
Montpellier de 2001 à 2004), et à l’Académie Internationale de
Wallonie, régulièrement depuis 2005.
J’enseigne aussi avec Laurent Stéphan, spécialiste des chants Géorgiens, et continue à étudier toute proposition de travail.
Limousin (depuis 2009)
Des choses très différentes et très variées, sur ces neuf dernières années.
D'abord, à Faux-la-Montagne, en décembre 2010, une reprise d'un spectacle jeune public, créé en 2009 à Montpellier : Cadet Rousselle mange des pommes, avec un jeune musicien talentueux : Olivier Philippson, reprenant le rôle de l'accordéoniste lasallois Jean-Pierre Buxo.
Dans la foulée, début 2011, Olivier et moi avons préparé un tour de chant : La rivière de soie, basé sur des chansons d'Angèle Vannier et de Serge Gainsbourg, spectacle que nous avons joué à ce jour une quarantaine de fois et qui est toujours en répertoire.
Représentations
dans de nombreux villages et petites villes limousines, dans les
Cévennes, au Centre Artistique Roy Hart, à Nîmes, Brioude, Laval,
Limoges, Bazouges-la Pérouse (la petite ville bretonne où Angèle
Vannier a vécu de longues années), mais aussi au Portugal à
Lisbonne, en Belgique Wallone, en Allemagne à Lingen, et en Grèce à
Athènes.
Nos spectacles à l'étranger ont souvent été doublés de stages de voix et cette activité continue à ce jour, avec des formations tout public et pour des professionnels, en particulier des stages AFDAS pour les artistes du monde du spectacle.
L'Association La
Voix est Libre, créée en 2001 à Montpellier, est devenue
Falloise en 2011, et l'est toujours.
J'ai depuis quelques
années, développé des stages destinés à tous les terrorisés de
la voix, c'est trois jours sur un week-end et ça s'appelle Bonjour
les canards ! ou bien, niveau deux oblige : Petits canards au fil de l'eau..., et il y a
eu une version mémorable sur une semaine au Centre Artistique
International Roy Hart dans les Cévennes, avec Joao Charepe : Les
canards se jettent à l'eau !, avec une
superbe présentation de fin de stage (été 2015).
Dans les choses qui
ont vraiment marqué mon séjour à Faux, il y a eu une lecture
théâtralisée de Douze hommes en colère de
Reginald Rose.
Cette pièce
magnifique, écrite en 1953, a été lue par des hommes du village et
a pris tout son sens dans notre Salle des Fêtes transformée en un
lieu oppressant à travers l'univers musical créé par Ben de
l'Armée des Petits Pois. Les habitants de Faux-la-Montagne et des
environs sont venus nombreux et cela fut pour moi une belle occasion
de montrer mon travail.
Des ateliers divers : La Maison Corps, sur quatre mois, trois fois par semaine, (une démarche destinée à faire diminuer le déficit de la Sécu, en augmentant proportionnellement la santé des participants !), un atelier de Défrichage Vocal, le jeudi soir, avec quinze participants, sur quatre séances, et des Perches Vocales, accompagnant certains spectacles, le lendemain de la représentation.
Le Brin de Zinc,
café associatif de Faux-la-Montagne, m'a soutenue dès mon arrivée
dans la région, en m'invitant à jouer et passant commande pour deux
lectures : Les îlots de
poésie, au bord du lac, avec Olivier Philippson. J'y ai aussi
joué Sous un pommier doux, et un premier
hommage à Joseph Zobel, avec Jean-pierre Buxo, ainsi que Cheval
de Zinc, avec le pianiste Christophe Back.
Nuit
Ardente, magma,
d'après le chapitre VI du roman
autobiographique d'Angèle Vannier (1917-1980).
J'ai invité huit
artistes locaux et un musicien de Marseille à faire une recherche
dans les domaines de la voix, du théâtre et de la danse. Nous
étions trois comédiennes, une danseuse, une funambule, un
circassien et trois musiciens.
Après un certain nombre de résidences sur un an et demi, et malgré un travail de belle qualité accompli, force nous a été de reconnaître qu'il n'y avait pas assez de temps dans nos vies pour créer un spectacle.
Mais l'année
suivante un collectif d'artistes : Le Vol du Zélem,
composé de six des personnes de « Nuit Ardente, Magma »,
et de la Compagnie Yvonne Septante, a donné un événement sur la
commune de Saint-Martin-Château, dans la Creuse, où je vis
aujourd'hui.
A cette occasion,
j'ai joué avec Olivier « La rivière de soie » et nous
avons chacun été invités à dire ce qu'était pour nous un Zélem.
C'est Sylvestre Lambey qui avait inventé ce nom en prenant mélèze
à l'envers. J'ai invité Franck Galbrun, photographe, à venir
m'aider à donner vie à « Mon Zélem en Vol ». Vous pourrez
voir ces photos, présentées par Laetitia Carton, réalisatrice, sur
son site Viméo :
https://vimeo.com/129917976
Toujours par
Laetitia Carton et sur son site Viméo, des photos qu'elle a prises
d'une installation que j'ai faite en Novembre 2016, HALBRAN, aidée
par Paul Nogier et Guillaume Codet, sur une commande d' Emilie
Lordémus pour « le Constance Social-Club », à
Faux-la-Montagne :
https://vimeo.com/207686233
J'avais déjà été
invitée par Emilie à l'occasion d'une sieste poétique et
musicotée ( où tout le monde était allongé sous des
édredons et des couettes par un Premier Mai le plus froid que j'aie
jamais vu !), Je ne sais si je viendrai demain. J'y
ai lu des poèmes d'Anna Akhmatova, russe, Shadia Sandbar du Liban et
Kiki Dimoula de Grèce, à la lampe à pétrole…J'ai reçu l'aide
précieuse de Marie-François Broussaye avec la création d'espaces
sonores.
Dans le cadre des
stages donnés en Limousin, nous avons invité de merveilleux
professeurs au fil du temps, à nous donner leur concours dans les
stages de voix : Michel Borotra avec la Méthode Matthias
Alexander, Laurent Stéphan avec le chant de République de Géorgie,
Joao Charepe du Portugal, dans les stages Voix et Rythme
sur plusieurs années, Renata Roagna avec le chant populaire italien,
et Anne Ostergaard, danoise qui vit à Laval, merveilleuse pédagogue
dans le domaine du chant.
Il faut encore dire
toute l'aide reçue d'Olivier Philippson qui a accompagné mainte
aventure musicale et avec qui nous venons de monter en septembre 2017
une lecture poétique et musicale sur l'oeuvre de
Joseph Zobel, D'amour et de silence.
En 2015, nous avons,
Juliette Lapeyre et moi, donné des ateliers de théâtre et de chant
à toutes les classes de l'Ecole de Royère de Vassivière, pour
créer en très peu de temps une comédie musicale. J'ai eu le
bonheur de voir une chanson écrite dix ans plus tôt pour mon
petit-fils Isaac : la P'tite
Fée Pétronille, prendre vie avec les cinquante enfants
de l'école, âgés de deux à onze ans.
Une année de
parenthèses entre l'automne 2016 et l'été 2017, m'a conduite dans
les Cévennes où j'ai écrit deux courts récits, C'était
hier… et Do-Or, un seuil. J'ai
aussi mis en musique un poème pour les jeunes enfants Peur
du Noir, à ce jour, l'air favori de ma petite-fille
Augustine.
Terminer cette plage
limousine et raconter le chemin parcouru m'invite à remercier toutes
les personnes qui m'ont aidée, accompagnée, prêté leur secours et
leur épaule compatissante car il y a aussi les zones d'ombre, de
doute et d'égarement, qui sont le lot de tout un chacun.
Si cet épisode de
mon chemin de vie est long, c'est que je l'ai écrit comme je l'ai
vécu, avec joie et enthousiasme, et il m'a semblé foisonnant de
nouveauté.
Comme le Prologue
dit au public avant le spectacle, en commedia dell'Arte :
« Cher
public, pardonnez-nous les défauts de ce que vous allez voir car
notre propos a été de vous divertir ! »
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