Roy Hart Theatre

Le ROY HART THEATRE est une compagnie théâtrale d’avant-garde qui a pris comme bases de travail les découvertes d’Alfred Wolfsohn.

Suite à la Première Guerre Mondiale, ce jeune homme brancardier qui a entendu toutes sortes de voix en détresse, est frappé par la richesse de l’univers sonore de l’être humain dans des conditions extrêmes et décide d’étudier la psychologie.

Il quitte son Allemagne natale de justesse en 1938, pour échapper aux persécutions nazies et s’expatrie à Londres. Là, il fait travailler des comédiens qui ont des problèmes de voix. Toute son approche est basée sur la relation entre la voix et la psyché d’un être humain : «La voix est le muscle de l’âme». Il favorise la production de sons très divers, pas seulement ceux qui sont beaux (le bel canto), mais jouant avec des sons animaux, des sons de moteurs, dans un champ d’exploration illimité, allant vers une extension du registre vocal pouvant atteindre 9 octaves, avec toutes sortes de couleurs différentes et de nuances inouïes.

En 1947, Roy Hart qui a vingt ans, vient de jouer le rôle principal dans Peer Gynt, la pièce d’Ibsen, avec grand succès. Il obtient une bourse pour étudier à l’Académie Royale d’Art Dramatique de Londres et quitte l’Afrique du Sud. Il rencontre Alfred Wolfsohn et travaille avec lui pendant de longues années. A sa mort en 1962, il prend la direction des élèves de Wolfsohn et poursuit ses recherches en les orientant davantage vers le théâtre.
En 1969, la troupe est invitée au Festival de Nancy et prend le nom de ROY HART THEATRE. C’est le début d’une grande période de productions en français, en allemand et en anglais sur une vingtaine d’années. Ces spectacles sont joués dans toute l’Europe, aux Etats Unis et en Amérique du Sud, durant des tournées parfois très longues.

En 1974, les quarante-cinq membres de la troupe se sont installés en France, dans les Cévennes. Quelques mois plus tard, un terrible accident met fin aux jours de Roy Hart, de sa femme et d’une autre comédienne. La troupe continue sous une direction collective.

Reconnue par les pouvoirs publics, cette compagnie pratique une forme théâtrale dans la tradition élisabéthaine, avec des textes, des chants, des danses, des clowneries, des acrobaties, de la poésie et le résultat est une forme très complète de spectacle.

En 1972, Jean-Louis Barrault invite le groupe à jouer dans le cadre du Théâtre des Nations, à Paris. Le quotidien français « le Figaro » titre : « Le Théâtre des Nations crie et fait la bête ; souffler n’est pas jouer. », à quoi lui répond Catherine Backès-Clément, dans « Le Nouvel Observateur » : « La voix, écho des origines ».